Population et vie sociale

Population et vie sociale

La population de la paroisse de Saint-Romain était de 46 feux en 1365, et celle de Saint-Clément de 21 feux, soit pour les deux paroisses, compte-tenu de six personnes par feu, 658 habitants.
Démographie ancienne 1:
– 1692 79 feux
– 1709 152 feux
– 1713 64 feux
– 1720 64 feux
– 1745 86 feux
– 1769 85 feux
– 1771 64 feux
– 1774 87 feux
– 1789 85 feux

Démographie contemporaine 

– 1793 425 habitants – 1901 585 habitants
– An II 412 habitants – 1906 552 habitants
– An IV 355 habitants – 1911 559 habitants
– An VIII 628 habitants – 1921 498 habitants
– 1800 646 habitants – 1926 510 habitants
– 1807 343 habitants – 1931 446 habitants
– 1820 348 habitants – 1936 396 habitants
– 1831 646 habitants – 1946 357 habitants
– 1836 603 habitants – 1954 340 habitants
– 1841 626 habitants – 1962 321 habitants
– 1846 642 habitants – 1968 295 habitants
– 1851 632 habitants – 1975 260 habitants
– 1856 581 habitants – 1982 309 habitants
– 1861 571 habitants – 1990 332 habitants
– 1866 590 habitants – 1999 357 habitants
– 1872 632 habitants
– 1876 649 habitants
– 1881 687 habitants
– 1886 845 habitants
– 1891 644 habitants
– 1896 588 habitants

La lecture de la démographie ancienne exprimée en nombre de feux, nous apprend qu’au 18ème siècle, le nombre d’habitants aurait été de 912 en 1709, sans-doute le plus important de son histoire, bien que ce décompte ne soit pas très exhaustif pour le Nontronnais en considération de six personnes par foyer, la brusque décroissance constatée au cours des années 1713, 1720 et 1771, correspond probablement à des périodes de disette ou de maladies.
Au cours de la période révolutionnaire, la commune voit décroître rapidement sa population, de 510 habitants en 1789 elle n’est plus que de 355 sous le Directoire en l’an IV(1796). Le consulat semble lui être plus favorable puisqu’en l’an VIII(1806) le nombre est de 628 habitants. Le premier empire ne semble pas convenir puisque de 1807 à 1820 la chute est brutale avec seulement 343 et 348 habitants. Durant la Monarchie de Juillet nous remontons à une population de 646 habitants en 1831. Nous constatons une baisse sensible sous le second empire (1856, 1861 et 1866), une remontée rapide s’effectuera après la guerre de 1870 pour atteindre 845 habitants en 1886, le plus important du 19ème siècle.
Le 20ème siècle voit à nouveau décroître sa population, de 552 habitants en 1906, nous ne sommes plus qu’à 260 habitants en 1975. La première guerre mondiale, la grande grippe de 1918, la guerre de 1939-1945 et l’exode rural ont contribué à l’hécatombe de la population pour cette commune au cours de cette période. Depuis l’année 1990, nous assistons à une remontée sensible de la population, ce qui est de bon augure pour l’avenir.

Au 19ème siècle, les conditions sanitaires commencent à s’améliorer, c’est ainsi que la commune possédait en 1835 un officier de santé, malheureusement la sage-femme brevetée résidait à Thiviers, il n’y avait aucune matrone ou femme non brevetée pour assister les femmes en couche, celles-ci résidaient dans les communes avoisinantes. La vaccination était cependant assurée pour les enfants, l’âge avancé auquel les habitants parviennent est de quatre vingts ans, le plus grand nombre atteint soixante dix ans.

Il n’y a qu’un pauvre dans la commune en 1835, et encore il ne vit pas que d’aumône toute l’année. La commune n’emploie personne pour la culture, si ce n’est des étrangers qui viennent du Limousin qui sont payés 20 sols par jour2.
Le 12 mai 1844, le conseil municipal donne lecture du testament de feu Lespinas qui donne à la commune 10 francs pour les pauvres dans le cas seulement où il n’y aurait pas de desservant dans la commune.

Le 5 décembre 1852, le conseil municipal décide, après lecture d’une lettre du Préfet qui autorise la commune à s’imposer extraordinairement en l’honneur de la proclamation de l’empire afin que le produit soit distribué aux pauvres de la commune, de voter la somme de quinze francs pour acheter du pain qui sera distribué immédiatement. Signé, Nicolas, Vacheyrout, Clergeaud, Papon, Mortessagne, Maury, Magne-Lalardie, Laplante (maire).

Les habitants des deux paroisses pratiquent les métiers suivants, journalier, laboureur à bras, tisserand, menuisier, charpentier, marchand, maçon, tailleur d’habits, clerc, quelques ouvriers apparaissent au 19ème siècle, deux notaires à Saint-Romain, (Rainaud et Fonfroide), les trois quarts des paysans sont propriétaires de leur ferme en 1835. Au début du 20ème siècle (1914) nous trouvons un épicier(Dussutour), un buraliste(Martial), un cordonnier(Vacher), un aubergiste(Jaccoud), 2 instituteurs ; Mr et Mme Labrue. Sous l’ancien régime il est signalé quelques bourgeois ou nobles qui ont eu l’honneur d’être ensevelis dans les églises paroissiales3
Dans l’église de Saint-Clément :
-Toinette de Magran (1726), sous la promesse que son fils François Fayolle a faite de payer le droit d’enterrement dans l’église.
-Guillaume Laserve de Faysset(1745), curé de la paroisse de Saint-Romain âgé de 83 ans.
-Jeanne Paradol, dame de Lagut(1747), épouse de Jean de Lagut âgée de 76 ans.
-Messire Pierre Malavergne(1757), ancien curé de Saint-Clément, âgé d’environ 45 ans.
-Antoine Fayolle sieur du Bigeaud(1765).
-Demoiselle de Lamartonie(1765), âgée d’environ 86 ans.
-Madeleine de Lassalle de la Marthonie(1706), âgée d’environ 45 ans, dans les tombeaux de la fabrique.
-Marie de Lamarthonie(1778), 2ème épouse d’André Rolle de la Chapelle, âgée d’environ 60 ans, dans les tombeaux de la fabrique. Marie Lamarthonie était fille de Jean de la Marthonie, écuyer, seigneur de Saint-Clément, la Salle en Lempzours et Ladoux en Puy-de-Fourche.
-Charles Marty(1747), syndic fabricien de l’église et notable de la commune, âgé d’environ 63 ans.
-Jean Mortessagne(1747).

Dans l’église de Saint-Romain :

-Messire François Réchiniat(1761), prêtre, ancien curé de la paroisse, âgé de 73 ans.
-Marguerite Beylot(1767), Demoiselle des Lardies, âgée de 32 ans, dans l‘église de Thiviers.
-Elie Terminarias(1771), prêtre curé de la paroisse, âgé de 36 ans, dans l’église du tombeau joignant l’entrée du sanctuaire.
-Jean Beylot(1772), bourgeois du lieu de la Lardie.
-Pierre Magne(1791), sieur de la Lardie, bourgeois du village de la Lardie.

Il y eut quelques mariages célèbres :

A Saint-Clément :

-Charles de Lagut, de Saint-Front-d’Alemps avec Jeanne de Lamartonie, fille d’Annet de la Martonie, seigneur de Neufville et de Marie Laval du bourg.
-Jean-Jacques Cheylac, seigneur du repaire noble de Lavaux de la paroisse de Bussac avec demoiselle de Lamartthonie du repaire de Saint-Clément(1756).

A Saint-Romain :

-Léonard Vacher, clerc du village de Lage de Négrondes avec Marie Clergeau du village du Peyrou(1720).
-Jacques Foulcon de la Rocque, avocat au parlement, bourgeois et habitant Périgueux avec Jeanne de Loulme(1761).
-Léonard Puyrajoux, sieur de la Vergnolle de Saint-Jory-de-Chalais avec Marie Noël, demoiselle de Latour du village du Meyzareau(1767).
-Geoffroy Magne, Maitre Chirurgien de Saint-Jean-de-Côle avec Sicarie Marcheix de Brantôme(1791).

« L’air est très salubre et l’esprit de la paroisse est bon, mais trop inculte », selon l’analyse de l’église4.
La vie paroissiale était organisée, avant la révolution, autour d’un conseil de fabrique. A l’origine la fabrique était composée de membres du clergé (marguilliers), les fabriciens furent ensuite des laïques élus par les paroissiens qui élisaient un bureau de Marguillers. Ces fabriques furent supprimées à la révolution, rétablies et transformées en établissements civils par le premier consul, elles comprenaient alors un conseil de fabrique, assemblée délibérante et un bureau des marguillers, organe d’exécution, le curé et le maire étaient membre de droit. La loi du 9 décembre 1905, relative à la séparation des églises et de l’état supprima les fabriques et leur substitua des associations culturelles.
Le  « syndic fabricien », personne élue par la communauté de la paroisse, était chargé de gérer et gouverner les revenus temporels de la fabrique, veiller soigneusement aux réparations et entretien de l’église, sacristie et ornements, et de se faire payer des revenus pour y pourvoir. Bien souvent ces revenus étaient insuffisants, et leur recouvrement irrégulier, le syndic devait compenser sur ses deniers personnels, ce qui explique que l’élu était bien souvent un paroissien solvable. Un acte notarié venait sceller cette élection.
Le 12 octobre 1749, un acte notarié fut dressé par Maitre Gaillard notaire royal à Thiviers, constatant l’élection de Jean Fayolle sieur des Bigeaux comme syndic fabricien de Saint-Clément. L’élection se fit devant la place publique, jour de dimanche devant la porte principale de l’église, le peuple sortant de la dite église à l’issue de la messe, assemblé au son de la cloche, en présence de Pierre Malevergne curé de la paroisse, habitant au présent bourg, Jean Fayolle sieur des Bigeaux, Bernard Clergeaud, marchand habitant de la Freyssenède, André Marty laboureur habitant du Puy, Clément Mortessaigne Clerc habitant le Bourg, Guillaume Rafignat laboureur habitant du Puy, Jean Piquet clerc habitant la Forest, Jean Audebert laboureur habitant les Fouillarjoux, Léonard Dussutour laboureur habitant Poncet, et autres principaux habitants la paroisse, lesquels ont unanimement délibéré de nommer pour syndic fabricien le dit Jean Fayolle sieur des Bigeaux. La dite communauté donne pouvoir d’exercer ladite charge de la façon qu’il osera et se faire payer de ceux qui doivent ou qui pourront devoir à l’avenir à ladite fabrique, et employer lesdites sommes aux réparations nécessaires de la nef et église de ladite paroisse.
L’acte fut signé en présence de Guinot de Fonfroyde habitant le bourg de Saint-Romain et Hélies Boussarie laboureur habitant le bourg de Saint-Romain, témoins connus.
Les revenus de la fabrique en 1884 n’étaient plus que de 100 francs pour Saint-Clément et de 200 francs pour Saint-Romain5, ce qui était insuffisant pour renouveler les ornements sacerdotaux, ce qui explique les demandes réitérées de subventions du conseil municipal aux différentes autorités administratives du département.
Le 2 mai 1899, le Préfet de la Dordogne, sur avis du ministre des cultes du 25 avril 1899 nomme Nicolas Jean et Bernard Martial propriétaires à Saint-Romain et Saint-Clément, le premier à la Fressenède, le second au Bost, membres du conseil de fabrique de la chapelle paroissiale de Saint-Clément.
Les affaires judiciaires semblent de peu d’importance dans la commune de Saint-Romain et Saint-Clément, cependant :
Le 12 septembre 1818 il y eut calomnie et voie de fait sur Planet Dumaine Julien. Les prévenus furent Ribérol Léonard, Ribérol Elie, Amblard Marguerite, Martinot Jeanne et Darfeuille Jean, qui furent condamnés à trois jours de prison, quinze francs d’amende et 25 francs de dommage intérêt et dépens.
Le 21 janvier 1821, il y eut trois prévenus pour port d’armes. Dévaux Pierre qui fut acquitté, Desfarges Pierre et Marty Jean condamnés à dix francs d’amende et confiscation des armes, tous les trois habitants de Saint-Clément.
L’année 1944 fut quelque peu agitée en raison sans-doute des actions des maquisards contre l’armée Allemande d’occupation6.
Le 29 février 1944 un compte-rendu de vol au préjudice de Monsieur Faure, cultivateur à Saint-Romain, fut adressé par le Préfet au secrétariat au maintien de l’ordre à Vichy. Il s’agissait de vols d’une somme de 20 000 frs, de nombreuses victuailles, des effets et linge divers, de 20 litres d’eau de vie.
Le 21 mars 1944 un compte-rendu de vol de tabac avec arme au préjudice de M. Dussutour, débitant de tabac à Saint-Romain, fut adressé par la direction des contributions indirectes à Monsieur le Préfet à Périgueux. Le voleur s’est fait remettre 2 kg 440 de tabac dont la valeur n’a pas été payée à l’intéressé. Une première intervention s’était produite le 30 janvier 1944.
Le 22 avril 1944 à 23 heures, un compte-rendu de vol fut adressé au préfet de la Dordogne par la gendarmerie. Quatre individus armés de fusils et de révolvers se sont introduits au domicile du maire de la commune et ont dérobé un révolver et quelques cartouches qui lui étaient nécessaires pour la garde des tickets d’alimentation.
Le 2 mai 1944, un compte-rendu de sabotage, fut adressé par la préfecture de la Dordogne au R.G. de Vichy. Le train mixte N° 7171 d’Angoulême à Thiviers fut arrêté par signaux au P.K. 262 à Saint-Romain Saint-Clément, par une vingtaine de terroristes. Ils ont fait descendre les voyageurs, fait partir le train à la dérive et placé des explosifs sur la voie. Des coups de feu ont été échangés avec l’escorte allemande du train, un militaire allemand a été tué.
Le 28 mai 1944, un compte-rendu de sabotage fut adressé par la gendarmerie à Monsieur le Préfet de la Dordogne. Dans la nuit du 26 au 27 mai un attentat par explosif a eu lieu au P.K. 462 sur la commune de Saint-Romain Saint-Clément. Un rail de la voie était coupé et la circulation fut interrompue jusqu’au 28 mai 1944.

Il faut attendre l’an XII(1803) pour voir apparaître les premiers maires des deux paroisses 7:
Saint-Clément : Maire Debregeas, adjoint Limoges-Chaton.
Saint-Romain : Maire Noël .Dumeyzareau, adjoint Lagrange.
En 1825 : pour Saint-Clément : maire Debregeas, adjoint Clergeau
Pour Saint-Romain : maire Magne-Lalardie, adjoint Ladurantie
Le 23-08-1840 : Barailler Pierre et Magne Pierre.
Le 22-08-1852 : Laplante et Nicolas.
Le 08-09-1843 : Laplante et Vigier.
Le 08-07-1855 : Barailler-Laplante et Mortessaigne
Le 15-08-1860 : Barailler-Laplante Siméon et Mortessaigne Jean.
Le 10-09-1865 : Barailler-Laplante et Mortessaigne.
Le 05-05-1874 : Lagrange Martial-Jean-Ferdinand et Léclaircie Charles.
Le 05-04-1874 : Magne-Lalardie.
Le 20-05-1888 : Magne-Lalardie.
Le 15-05-1892 : Besse Jules. Couleur politique, sûr et dévoué, le conseil municipal est composé de 9 républicains dont 3 douteux.
En 1900 : Rouveroux Antoine-rallié douteux.
Le 19-05-1912 : Maury Gabriel, républicain.
Le 10-12-1919 : Thomas Jean, républicain de gauche.
Le 19-05-1929 : Lachaud Maurice.
Le 19-05-1935 : Lachaud Maurice.8

Les deux paroisses avaient leurs desservants respectifs, une visite épiscopale eut lieu à Saint-Clément et Saint-Romain le 24 novembre 16889.
Saint-Clément : «  Elies DUDIACRE, vicaire perpétuel, les religieux de Saint-Jean, curés. Sanctuaire bien. N’y a qu’une aube et une chasuble. La nef n’est pavée, lambrissée ny vitrée, mal couverte. Deux bancs. N’y a de scindiqs. Une petite maison, jardin. Cymetière non fermé ».
Saint-Romain : « Jean DESAGRIE, vicaire perpétuel, lesdits religieux, curés. Sanctuaire vouté, vitré et pavé. N’y a de rayon. Le clocher mal couvert, et la charpente menace ruine, les piles fendues. La nef n’est lambrissée ny pavée, ny vitrée mal couverte ».
Les desservants des paroisses de Saint-Clément et de Saint-Romain étaient issus pour la plupart du prieuré de Saint-Jean-de-Côle.
L’état désastreux des finances du royaume en 1788, obligea Louis XVI à convoquer les états généraux. Cette assemblée des trois ordres- clergé, noblesse et tiers-état est convoquée par le Roi pour débattre des problèmes du pays. La convocation est adressée par lettre du 24 janvier 1789, pour une ouverture prévue le 1er mai 1789. Les états-généraux ne débuteront à Versailles que le 5 mai 1789.
Les paroisses et communautés de campagne, ayant un rôle séparé d’impositions furent invitées à rédiger un « cahier de leurs plaintes et doléances » à remettre à leurs représentants respectifs.
Les cahiers de doléances de la paroisse de Saint-Romain, subdélégation de Thiviers, section de Périgueux, furent rédigés le 6 mars 178910.
« Aujoud’hui, six mars mil sept cent quatre vingt neuf, par-devant nous Maître jean Baptiste Moriné de la Fonclause, seigneur de lavergne, procureur d’office et postulant de la juridiction de la Marthonie et bas Bruzac, en l’absence de monsieur le juge et autres plus anciens officiers habitants du bourg de Saint-Jean de Côle , est comparu maître Pierre Delage de Laborie, juge de la ville de Thiviers, Pierre Magne sieur des Lardies, Jean Magne Durouchaud docteur en Médecine, Jean du Meyzareau, maîtres Jacques et Charles Faucon père et fils avocats, Simon Raynaud syndic de la paroisse qui nous a exhibé l’acte de sommation qui lui a été donné à la requête de Monsieur le procureur du roi le 28 février 1789, et nous a requis acte de la remise que lui avons concédé, ont encore été présents :
Jean et François Clergeaud père et fils, François Martial, Jean Fonfroide père et fils, Jean Clergeaud, Jacques Roby, Jean Grandveau, Guillaume Martial, François Raynaud, Jean La Roque, Geofroy Faye, Guinot Amoureux, Pierre Bourdout, Jean Gantet, Bernard Michaud, Elie Montignac, Jean Dussutour, Pierre Vacheyrou, Jean Martial, Jean Vacheyrou, Bernard Vacheyrou, Pierre Boins, Jean Rebière, Jean Montignac, Charles Chatin, François Reynaud, Pierre Meynard, Jean Boutinaud, Jean Guaineau, Léonard Vigier, Pierre Rossignol, Rainaud Martial, Guilhaume Lacoste, Jean Clergeaud, Jean Delage, Jean Dussutour, Geofroy Michaud, Bernard Vacheyrou, Silon Darfeuille, Geofroy Michaud, Bernard Vacheyrou, Simon Darfeuille, Charles Amblard, Jean La Roque, Jean Fonfroide, Pierre Audeberd, Jacques Clergeaud . Tous Français âgés de 25 ans, compris dans les rôles des impositions, habitants de la présente paroisse, composée de quatre vingts sujets, lesquels pour obéir aux ordres de sa Majesté, portés par les ordres donnés à Versailles le 24 janvier 1789, pour la convocation et tenue des états généraux de ce Royaume et satisfaire aux dispositions de ce règlement y annexé ainsi que l’ordre de monsieur le lieutenant général de la sénéchaussée de Périgueux du 16 janvier 1789, dont ils nous ont déclaré avoir eu connaissance tant pour la lecture qui vient de leur être faite que par la lecture et publication ci-devant ».
Suivent les revendications du cahier de doléances :
Chapitre 1er des états généraux.
Article 1er
Proposent les délibérants qu’à l’avenir il ne sera établi aucun impôt que par les états généraux qui seuls auront le droit d’en établir la nature, la qualité, la durée et la manière de le percevoir.
Article 2
Que toutes les lois Bursales et celles qui peuvent porter quelle que soit l’urgence dans la constitution de l’état ne puisse avoir d’exécution qu’après avoir été examinées par les états généraux.
Suivent d’autres articles sur l’administration de la justice et la représentation des trois ordres etc.….

Le 29 novembre 1790, l’assemblée constituante impose aux prêtres le serment de fidélité à la constitution civile, ceux qui refusent de prêter serment sont considérés comme prêtres « réfractaires », ils sont soumis à des surveillances et perdent leur traitement. Il est intéressant de connaître le devenir des prêtres de la commune au cours de cette période11
Pastoureau-Labesse Pierre, curé de Saint-Romain en 1771, il fait sa déclaration de revenus le 12-02-1790, son traitement était de 1570 livres par an. Il prête le serment constitutionnel en 1791, puis il se rétracte, en 1792 il s’exile en Espagne à Bilbao, il rentre en France à la fin de la révolution, et adhère au concordat en 1802, il exerce son ministère dans le Nontronnais où il décède le 20 mars 1827, il est dit de lui : « déporté, resté neuf ans an Espagne, très robuste, et assure bien son service ; a beaucoup de zèle ; conduite sans reproche, talents médiocres, mais connaît assez bien les devoirs de son état ».

Trasforest Pierre, élu à Excideuil curé de Saint-Romain, ayant prêté le serment de fidélité le 02-10-1792, et semble rester toute la révolution à Saint-Romain, en 1802 il adhère au concordat, et meurt à Saint-Romain le 28-10-1806, demeurant en sa maison de la Pomerède.

Desvergnes Noël, né le 07-12-1741 à Saint-Romain, curé de Saint-Saud à la révolution, il prête le serment constitutionnel, puis il abdique et se retire dans sa famille à Saint-Romain dont il deviendra maire. En 1802 il adhère au concordat, proposé pour Saint-Saud, il y renonce et reste à Saint-Romain comme desservant et maire. A la suite de problèmes avec les autorités, il écrit au sous-Préfet de Nontron… « Vous me mandez que je ne puis être maire et ministre du culte…il n’y a personne dans la commune…pour me remplacer…Je ne suis point desservant, mais retiré dans ma famille depuis dix ans…s’il le faut je vous enverrai de suite ma démission très volontiers, car j’ai accepté c’est par sollicitation des braves gens.. ». Le sous-préfet rend-compte au Préfet en ces termes, « il n’est pas desservant, j’ignore s’il dit la messe dans l’église de cette commune…Je l’ai engagé à démissionner (de maire), à moins que vous ne veuillez donner votre confiance à un homme que je n’en crois pas digne d’après les rapports qui m’ont été faits… ». Malgré cela Desvergnes restera maire de Saint-Romain jusqu’en 1806, et vivra retraité dans sa maison du Meyzareau où il mourut le 19-01-1810, l’acte de décès mentionne « ex-curet ».

Le clergé concordataire12 fut représenté à Saint-Romain en 1886 par Basile Bélot, qui semble-t-il laissa un mauvais souvenir auprès de la population. En 1889 Il injuria publiquement les instituteurs, il refusa de faire certains baptêmes, il est armé d’un révolver qu’il présente en public, il enterre les morts sans l’autorisation du maire et fait la campagne électorale contre les républicains. Sur demande du Préfet, Monseigneur l’Evêque propose de le déplacer à Douchapt où les problèmes avec la population ne manqueront point.

Cette période fut à nouveau mouvementée lors de la session du conseil du 10 floréal de l’an second (30 avril 1795) de la république.
La municipalité s’est réunie au « temple de la raison », jour de décade, pour faire lecture des lois aux citoyens assemblés. C’est alors qu’une citoyenne nommée Paule Meynard s’est portée précipitamment au-devant du maire et lui a arraché les décrets, toutes les femmes ont quitté les lieux, puis le citoyen Léonard Meynard, frère de la dite Meynard a donné le signal de rébellion, empêchant la publication des décrets. Le maire a réussi à ramener la raison auprès des femmes, seul le dit Meynard continua à inciter les femmes à se révolter. Les auteurs du complot reconnus furent Léonard Meynard, Paule et Marguerite Meynard, un procès-verbal fut dressé à la maison commune de Romain sur Côle (nom de la commune à la révolution), en présence de l’agent national. Les signataires furent, Clergeaud (maire), Reynaud (agent national, Transforest Noël.

Le 2 novembre 1852, le conseil municipal « émet le vœu à l’unanimité que son altesses impériale, le prince Louis Napoléon soit nommé empereur des Français le plus longtemps possible, afin de mettre un terme aux révolutions qui menacent l’agriculture ».
Signé : G. Maury, Mortessagne, Léclaircie, Nicolas, Papon, Magne-Lalardie (Maire).

Un autre épisode est venu troubler le calme de cette commune, le 9 octobre 1870, alors que la France est en guerre contre l’Allemagne depuis le mois de juillet, le maire de la commune demande au conseil municipal le vote de crédits pour l’achat d’armes pour la garde nationale.
Mr le Président a ouvert la séance et a exposé ce qui suit :
« Le territoire de la France est chaque jour envahi par une horde d’ennemis qui portent la désolation et la ruine. Il est temps d’opposer à une nation armée pour nous asservir, une autre nation armée pour nous faire sortir victorieux de ces machinations infernales combinées pour nous courber sous leur joug despotique et barbare. Cette nation armée pour combattre l’ennemi, c’est la France toute entière se levant comme un seul homme, et qu’alors pour un tel effort il faut des armes et des armes en masse, et que le seul moyen de s’en procurer rapidement c’est de s’imposer extraordinairement ou du moins de prendre tous les fonds disponibles. Sur quoi M. le maire propose à son conseil de prendre la somme de 1.700 frs destinée à l’instruction primaire et la somme de 1.300 francs destinée aux chemins vicinaux, lesquelles sommes formant un total de 3.000 frs qui sera employée à acheter des armes pour la garde nationale de Saint-Romain et Saint-Clément.
Le conseil municipal considérant que la France est en péril et que son salut dépend de l’armement immédiat des gardes nationales, vote à l’unanimité le revirement des fonds ci-dessus mentionnés et prie M. le Préfet d’autoriser l’emploi de ces fonds à l’acquisition des armes nécessaires à la garde nationale de la commune ».
Fait et délibéré à Saint-Romain les ans, mois et jour susdit.
Lagrange, Reinaud, Martial, Papon, Nicolas, Magne, Laborie, Laplante (maire).

Une élection des gardes nationaux eut lieu le 25 octobre 1840, selon la loi du 22 mars 183113.
Election de trois députés appelés à concourir à la nomination du chef de bataillon et du porte-drapeau.
Elus : Pierre Clergeaud, François Clergeaud, Magne-Lalardie Aimé.
Election des officiers et Sous-officiers, par les gardes nationnaux formant une compagnie de 120 hommes.
Elus : Nicolas Caron, lieutenant ; Magne Bouchaud, sous-Lieutenant ; Magne Geofroi, capitaine.
Election des sous-officiers (80 votants).
Elus : Sergents, Lavaud Pierre (ex militaire), Marty Jean (ex militaire), Papon Pierre (ex militaire), Rainaud Réjou (ex militaire).
Caporal, Mortessaigne Jean, Dussutour Adrien, Rainaud Jean, Vacheirou Pierre, Papon Guillaume (ex militaire), Michaud Geofroi, Reinaud Jean.

Marcel Marty